jeudi, juin 14, 2007

Nouveau départ


Voilà, j'ai décidé de prendre un nouveau départ et de consacrer ce blog à la représentation du religieux au cinéma, en espérant des échanges encourageants et stimulants!

Quand je parle de mon sujet de thèse autour de moi (La Prédication dans le cinéma américain) , la plupart des gens, en tout cas ceux qui déchiffrent le terme de 'prédication', citent d'emblée La Nuit du chasseur. Je ne pensais pas que ce film était si bien connu!

Si ce film vient tout de suite à l'esprit, c'est sûrement parce que c'est l'un des rares qui est véritablement centré sur le personnage du prédicateur (on peu penser aussi à 'Le Prédicateur' de Robert Duvall, mais c'est un film indépendant et beaucoup moins connu que le film de Laughton).

Je crois que ce qui me plaît dans ce film, c'est avant tout que c'est un conte. Un conte cauchemardesque (comme le décrit son réalisateur) certes, mais un conte. Ce conte clair obscur rappelle probablement aux spectateurs adultes des émotions primitives telle que la peur de l'enfant face au grand méchant loup (je pense notamment à deux scènes dans lesquelles Harry Powell est présenté comme un grand méchant loup: lorsqu'il grimpe les escaliers de la cave et lorsqu'il pousse un cri irréel après avoir laissé John et Pearl s'échapper sur leur radeau). Cette dimension de conte est d'ailleurs renforcée par le tout début du film lorsque le visage de Lillian Gish apparaît en transparence sur un ciel étoilé et qu'elle conte les récits bibliques aux enfants attentifs et fascinés.

Le côté cauchemardesque, qui domine toute la première moitié du film, est exprimé avec une grande poétique visuelle qui peut rappeler les illustrations des livres pour enfants ou les spectacles de marionnettes.

Depuis Harry Powell a-t-on trouvé prédicateur si maléfique et fascinant? Je ne crois pas. On peut penser au John Doe de Seven (Kevin Spacey) qui prêche à travers ses meurtres, mais s'il se croit chargé d'une mission, il n'est pas identifié comme personnage religieux.

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